L’usage des nouvelles technologies de la communication au service de la médecine a montré de nombreux avantages. Elle est :
PRATIQUE. La télémédecine est une autre manière de soigner, avec les mêmes exigences de qualité et de sécurité que des actes classiques, précise le ministère des Solidarités et de la Santé. Face aux zones à faible densité médicale, au vieillissement de la population ou à l’explosion des maladies chroniques, elle apporte via la téléconsultation et le télésuivi une meilleure prise en charge sur le lieu de vie des patients (1,2).
EFFICACE. Les affections de longue durée (ALD) sont une problématique croissante. Elles concernaient ainsi 10,7 millions de Français en 2017, contre 9,5 millions en 2012 (3,4). La télémédecine a montré qu’elle était une réponse adaptée. En psychiatrie, par exemple, la téléconsultation par visioconférence permet des diagnostics aussi fiables que ceux posés au cabinet, d’après une méta-analyse de 134 études. L’efficacité constatée des interventions était également similaire, bien qu’avec quelques disparités selon les pathologies. La télépsychiatrie semblait même supérieure à la consultation classique sur le critère de l’observance sur le long terme, grâce au trajet épargné aux patients (2).
"Certains patients habitent loin, d'autres ne peuvent pas se déplacer, et de nombreux patients sont encore en activité professionnelle", témoigne une médecin rhumatologue de Montpellier, interrogée par le ministère des Solidarités et de la Santé, et qui a mis en place la télémédecine pour ses patients.
RÉMUNÉRÉE. Depuis juin 2018, la réglementation prévoit la rémunération et le remboursement de la téléconsultation.
Pour en savoir plus, consultez notre article « Réglementation, facturation et remboursement de la télémédecine ».
La téléconsultation est une consultation à distance par vidéotransmission (ordinateur ou smartphone) vous permettant de parler à vos patients de façon synchrone. Elle permet notamment (1) :
Muni d'un abonnement à une plateforme sécurisée et après avoir obtenu le consentement de son patient, tout médecin peut organiser une téléconsultation.
Selon votre spécialité, vous pourrez adapter vos outils : un dermatoscope connecté pour le dermatologue, des questionnaires personnalisables pour l'hématologue, et ainsi de suite, pour le gastro-entérologue, le psychiatre, le virologue, l'uro-oncologue ou encore le rhumatologue.
Pour en savoir plus sur l’aspect pratique de la téléconsultation, consultez notre article « En pratique : comment réaliser une téléconsultation ? ».
Si la téléconsultation permet la discussion en direct via la visioconférence, le contact avec vos patients peut aussi se faire de manière asynchrone avec une autre pratique de télémédecine : la télésurveillance, aussi appelée télésuivi. Cette option particulièrement adaptée aux maladies chroniques vous permet d’interpréter à distance des données recueillies sur le lieu de vie du patient (1). Des dispositifs médicaux connectés et des applications sont aujourd’hui disponibles pour vous faciliter la tâche dans la récupération des données pertinentes.
Parmi elles, Léa Santé et Covidom, créés avec le soutien de Janssen et Johnson & Johnson, permettent respectivement aux hématologues et aux médecins généralistes de suivre leurs patients, porteurs ou suspectés du Covid-19 sans signe de gravité, par un système de questionnaires personnalisables générant une alerte si les réponses évoquent la nécessité d’une intervention médicale.
Pour en savoir plus sur Léa Santé et Covidom, consultez notre article "Outils de télésuivi dans les hémopathies malignes et Covid-19 : Léa Santé et Covidom".
La télémédecine contribue à améliorer l’efficience et l’organisation des soins. La déclinaison de la télémédecine en téléexpertise et en téléassistance favorise notamment la coopération entre les professionnels de santé.
La première référence à la télémédecine dans la littérature médicale en 1950 fait d'ailleurs référence à la téléexpertise. Il s'agissait d'une transmission, à partir de 1948 et soutenue pendant deux ans, d'images radiologiques par radiofacsimilé entre un centre hospitalier isolé en Pennsylvanie et les radiologues experts de l'hôpital de Philadelphie, distant de 45 kilomètres (5).
La télémédecine n’a pas pour objectif de remplacer les actes médicaux en présentiel mais elle leur est complémentaire (1). Si, en principe, tout patient peut bénéficier d’une téléconsultation, il existe des situations où une rencontre physique reste nécessaire (6) :
Il n'y a, en revanche, pas de restriction concernant la primo-consultation, qui peut très bien se pratiquer en téléconsultation (6). Il convient alors d’adapter la durée de la téléconsultation afin d’établir la relation patient-professionnel médical (interrogatoire détaillé : antécédents, traitement en cours, allergies, etc.) (7).
Dans certaines conditions, la téléconsultation peut sortir du parcours de soins, par exemple lorsque le médecin traitant n’est pas disponible dans le délai compatible avec l'état de santé du patient ou en cas de besoin d'un accès direct à une sage-femme. Dans ce cas, le professionnel médical ayant réalisé l’acte de téléconsultation doit faire un retour d’informations au médecin traitant, a minima par transmission du compte rendu de téléconsultation (7).
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RÉFÉRENCES
1. Ministère des Solidarités et de la Santé - la télémédecine. Disponible en ligne : https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/prises-en-charge-specialisees/telemedecine/article/la-telemedecine Mise à jour le 27/03/2020. [Consulté le 13/05/2020].
2. Abderrahmane M, Zhang P et Mazouri-karker S. Téléconsultation : outil de communication médecin-patient ou révolution dans la pratique médicale ? Rev Med Suisse 2018;14:1704-7.
3. Ameli. Prévalence des affections de longue durée (ALD) en 2012. Disponible en ligne : https://www.ameli.fr/l-assurance-maladie/statistiques-et-publications/donnees-statistiques/affection-de-longue-duree-ald/prevalence/prevalence-des-ald-en-2012.php Mise à jour le 18 décembre 2018. [Consulté le 13/05/2020].
4. Ameli. Prévalence des affections de longue durée (ALD) en 2017. Disponible en ligne : https://www.ameli.fr/l-assurance-maladie/statistiques-et-publications/donnees-statistiques/affection-de-longue-duree-ald/prevalence/prevalence-des-ald-en-2017.php Mise à jour le 18 décembre 2018. [Consulté le 13/05/2020].
5. Zundel KL. Telemedicine: history, applications, and impact on librarianship. Bull Med Libr Assoc 1996;84(1):71-79.
6. HAS. Télémédecine - La téléconsultation et la téléexpertise en pratique. Disponible en ligne :https://www.has-sante.fr/jcms/p_3069228/fr/telemedecine-la-teleconsultation-et-la-teleexpertise-en-pratique Mise à jour le 18/07/2019. [Consulté le 13/05/2020].
7. HAS. Qualité et sécurité des actes de téléconsultation et de téléexpertise : guide de bonnes pratiques. Mai 2019.
CP-160946 – 06/2020